Les produits encaissables et non encaissables : définition, distinction et utilité
En comptabilité, la quasi-totalité des produits figurant dans le compte de résultat génèrent un flux de trésorerie, c’est-à-dire une rentrée d’argent. Mais il peut en être autrement. Certains produits, que l’on appelle des produits calculés (ou des produits « non encaissables ») ne donne lieu à aucun mouvement financier. Compta-Facile donne une définition de chacun de ces produits et démontre pourquoi il est important de les distinguer.
Produits encaissables vs produits non encaissables : comment les distinguer ?
Qu’est-ce qu’un produit encaissable ?
Par définition, un produit encaissable est un produit du compte de résultat (c’est-à-dire un compte dont le premier chiffre commence par un 7 relevant de la classe « Comptes de produits » du plan comptable général) qui génère une entrée d’argent. Le flux de trésorerie contribue à augmenter la trésorerie de l’entreprise. Il peut avoir diverses origines : clients, États (dégrèvements d’impôts), organismes sociaux, banque…
En comptabilité, la plupart des produits sont encaissables. C’est notamment le cas des produits suivants :
- Des ventes de produits fabriqués, prestations de services, marchandises (comptes 70) ;
- Des subventions d’exploitation (compte 74) ;
- Des autres produits de gestion courante (comptes 75) ;
- Des produits financiers (comptes 76) ;
- De certains produits exceptionnels (comptes 77).
Qu’est-ce qu’un produit non encaissable ?
Si l’on raisonne inversement, un produit non encaissable représente, par définition, un produit qui résulte généralement d’un calcul et qui n’occasionne aucune rentrée d’argent (on parle de produit calculé). La trésorerie de l’entreprise ne s’en retrouvera donc pas augmentée tout en sachant qu’il aura tout de même un impact sur le résultat de l’entreprise : il viendra l’augmenter (sur la distinction entre ces deux notions : quelle différence entre trésorerie et résultat ?).
En comptabilité, ces produits sont limités en nombre. Sont principalement concernés :
- La quote-part des subventions d’investissement virée au résultat de l’exercice (compte 777) ;
- Les reprises sur amortissements et provisions d’exploitation (comptes 781) ;
- Les reprises sur amortissements et provisions à caractère financier (comptes 786) ;
- Les reprises sur amortissements et provisions à caractère exceptionnel (compte 787).
Les subventions d’investissement constituent des aides accordées aux entreprises pour créer ou acheter une ou plusieurs immobilisations. Le montant octroyé est généralement lissé sur plusieurs années, au même rythme que l’amortissement des immobilisations financée. Ainsi, l’aide est encaissée en totalité dès l’acquisition ou la fabrication mais le produit qui en résulte est éclaté.
Produits encaissables vs produits non encaissables : pourquoi les différencier ?
Dans le cadre de l’élaboration d’un budget de trésorerie
Différencier les produits encaissables des produits calculés est fondamental. Cette distinction doit, en effet, être opérée avant même le commencement des activités d’une entreprise, lorsqu’elle établit ses prévisions financières. Les produits, qu’ils soient encaissables ou non, alimentent le compte de résultat prévisionnel. En revanche, les produits encaissables doivent être retranchés : ils ne sont pas pris en compte dans le budget de trésorerie.
Il est important de savoir les distinguer tout au long de la vie d’une entreprise car ses dirigeants peuvent être amenés, à tout moment, à effectuer des prévisionnels financiers. Par ailleurs, savoir les différencier permet d’expliquer, partiellement, la différence qu’il existe entre le résultat qu’a dégagé une entreprise et l’état de sa trésorerie.
A l’occasion du calcul d’indicateurs financiers
Distinguer les produits encaissables et les produits non encaissables est une étape préalable indispensable au calcul d’indicateurs financiers. Le principal (et l’un des plus importants) est la capacité d’autofinancement – CAF : c’est le flux potentiel de trésorerie qu’une entreprise dispose du seule fait de son activité, calculé comme la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables. Elle ne prend pas en compte certains flux et notamment ceux qui résultent des délais de paiement clients et fournisseurs ; données prises en compte dans les calculs de cash-flow. Elle peut être calculée au cours de l’existence d’une entreprise ou avant sa création (il convient alors de calculer une capacité d’autofinancement prévisionnelle).
En général, lorsqu’il est procédé au calcul d’un flux, les produits calculés doivent être retraités (déduits s’ils sont déjà pris en compte dans la donnée de départ du calcul).
Conclusion : les produits encaissables sont des produits qui occasionnent une entrée réelle d’argent (flux entrant). A l’inverse, les produits calculés ne génèrent aucun encaissement.
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